Lumière 2025 : Le Salon du DVD

Publié le 10 décembre 2025 à 14:29

Festival Lumière 2025

Cette année encore, la ville de Lyon accueille le Festival Lumière pour sa 17ème édition. Comme toujours, la programmation est alléchante et variée : entre des hommages à Martin Ritt et Louis Jouvet, il est également possible de découvrir le cinéma de la norvégienne Anja Breien et celui de l’allemand Konrad Wolf. 

Côté invité.es, cette édition a frappé fort avec la venue de Sean Penn, Scott Cooper, Natalie Portman, Dominique Blanc, Shu Qi ou encore John Woo !

Comme toujours, les séances ont été prises d’assauts. Il a fallu renoncer à certaines séances, faire des choix (pas toujours faciles) ! Au rendez-vous de cette édition : des découvertes (beaucoup), le visionnage de quelques raretés et un ciné-concert qui s’annonce d’ores et déjà inoubliable ! 

Mais, comme souvent, tout commence par une petite session au Salon du DVD. Rue du Premier film se sont regroupés plus de 20 éditeurs vidéos dont Tamasa, Carlotta, Pathé, Potemkine, Rimini Edition ou encore Jour2Fête, pour une journée de promotions et de ventes de supports vidéos. Les collectionneurs et acheteurs sont au rendez-vous et dès l’ouverture, certains stands sont pris d’assaut. Il faut dire qu’entre coffrets ultra collector, raretés et promotions parfois très intéressantes, il y a de quoi se faire plaisir. Et surtout, il y en a pour tous les goûts : films français, américains et allemands côtoient les films d’horreur italiens, et les œuvres d’auteurs scandinaves et japonaises. Il faut être patient, faire la queue pour apercevoir les stands et trouver la perle rare… Mais cela finit toujours par payer. 
En l’espace de trente minutes, je parviens à mettre la main sur quelques bijoux dont une édition sublime du film d’Anthony Mann, Les Furies avec Barbara Stanwyck (1950). Un peu plus loin, je craque pour le coffret proposé par Carlotta et regroupant 10 films de la période anglaise d’Hitchcock. Parmi les raretés que j’aurais aimé acquérir se trouve le  steelbook de Métropolis de Fritz Lang proposé par Potemkine mais malheureusement, les exemplaires sont tous pris avant que j’ai pu en faire l’achat. 

Pour me rendre à ce rendez-vous chaque année, je me rends compte que les acheteurs sont de plus en plus nombreux. Cela prouve bien que l’édition physique est encore vivante et appréciée par un certain public. Cette année, ce sont plus de 2 100 personnes qui ont participé à cette journée (contre 1 900 en 2024).

“ Aucun support n’a vocation à se substituer aux autres, tous ont vocation à exister en complémentarité les uns des autres ”

 

Il est important que les éditeurs soient soutenus au quotidien, car leur travail formidable est titanesque ! Il ne faut pas oublier que c’est grâce à eux que nous avons le plaisir de découvrir ou re-découvrir le travail de nombreux artistes et parfois même de se doter de véritables petits objets d’art. 
Prenons l’exemple du coffret Hitchcock : la maison d’édition Carlotta ne s’est pas contentée de compiler dix films dans une petite pochette. En plus d’avoir travaillé sur un visuel qui retranscrit  l’ambiance des films, l’éditeur a ajouté à son coffret un fascicule complet composé de photographies et d’extraits de dossier de presse pour mieux comprendre la période british du réalisateur. À cela s'ajoutent plus de trois heures d’entretiens et d’autres suppléments. 
De son côté, Malavida propose un DVD du film Wives d’Anja Breien - film dont je vous parlerai dans un autre article - sans doute une première pour l'œuvre de la réalisatrice norvégienne. C’est une prise de risque évidente que des éditeurs osent prendre par envie et par besoin de conserver des œuvres et de les faire découvrir à un plus grand nombre. En plus du film, le DVD propose une interview d'Anja Breien et un livret centré sur les femmes cinéastes norvégiennes dans les années 1970 et 1980.

 

 

Malgré le succès du Salon du DVD au festival Lumière et du remarquable travail des maisons d’éditions, les ventes de matériel de films baissent ces dernières années. En effet, au premier semestre 2025, le CNC annonçait une baisse de chiffre d'affaires de la vidéo physique (-11,8 % par rapport au premier semestre 2024). Déjà en 2024, il avait estimé un recul de 8% des ventes physiques par rapport à 2023. Au contraire, depuis plusieurs années maintenant, c’est le marché de la vidéo à la demande par abonnement qui capte une majorité de consommateur avec une augmentation de 9,4 % sur un an.
Les plateformes ont leur charme et leurs avantages aussi. Tout comme l’achat d’un film en VOD, elles permettent de voir des films sans avoir à les stocker physiquement. Mais comme le précisait L’appel des 50”  (un communiqué de presse publié le 3 juin 2020 et signé par 50 éditeurs vidéos) : “Aucun support n’a vocation à se substituer aux autres, tous ont vocation à exister en complémentarité les uns des autres”. Alors l’édition vidéo aussi à ses atouts ! 

La vidéo physique c’est le plaisir de posséder un bel objet qui nous apportera plus encore qu’un simple film et que l’on pourra même transmettre. Posséder un DVD (ou un autre support physique comme le blu-ray), c’est s’assurer de pouvoir voir ou revoir une œuvre lorsqu’on le souhaite ! C’est aussi le plaisir de conserver des boîtiers, d’hésiter entre deux ou trois, pour finalement se laisser tenter par un visuel qui, sur le moment, nous attire un peu plus. Lorsque la collection commence à être imposante, le support physique offre aussi un peu de fierté : on expose ses films favoris, ses trésors trouvés par hasard et dont on raconte l’histoire. C’est aussi une manière d’avoir des bonus qui ne sont pas trouvables ailleurs. Pour connaître l’envers du décor, les secrets de tournages ou des entretiens des comédien-nes, des membres de l’équipe technique ou des cinéastes. Cela offre une vision unique de l'œuvre et un enrichissement personnel indéniable. 
Outre cet aspect matériel et presque fétichiste, il ne faut pas oublier que “ la vidéo physique fait vivre le patrimoine cinématographique et audiovisuel assurant sa préservation, sa diffusion et sa transmission. Elle contribue aussi à l’économie de toute une filière cinéma : des ayant-droits aux laboratoires techniques et artistiques, des agences de création aux attachés de presse(Communiqué, L’appel des 50, 3 juin 2020) 

Article initialement publié sur https://cinephantasmagory.wordpress.com/

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